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« 40 bars de pression pour déboucher des drains »

Maxime et Lucas débouchent des drains pour éviter aux agriculteurs de reposer des drains neufs.

Lucas Diss et Maxime Koppers ont investi dans une machine pour déboucher des drains en Lorraine.

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L’histoire de l’entreprise de débouchage de drains KDS résulte d’un concours de circonstances. Il y a encore quelques années, Maxime Koppers était salarié dans une entreprise de pose de drains. En effet, en Lorraine, une grande partie des champs sont drainés à cause de la terre argileuse, principalement pour une augmentation de rendement, mais aussi pour accéder à la parcelle sans détruire la culture. Cependant, les drains peuvent commencer à se boucher avec le temps, à cause de la terre qui se dépose dans les tuyaux ou des racines de colza qui forment des boulettes et bloquent le flux. Ayant eu l’opportunité de reprendre du matériel de TP, Maxime décide de se lancer à son compte. Pendant cette transition, Lucas Diss, un ami d’enfance de Maxime, est en reconversion et lui propose son aide. Le duo finira par s’associer pour former KDS.

Un investissement réfléchi

Lors de ses débuts, l’entreprise a travaillé un certain nombre de fois sur des débouchages de drains, avec seulement une pelle comme machine. « On faisait au mieux, mais le résultat ne nous satisfaisait pas », explique Maxime. L’équipe a alors investi dans une machine de la marque Homburg, conçue pour le débouchage de drains. « Cette machine était la seule à correspondre à nos attentes, principalement grâce à sa télécommande », poursuit Maxime.

La Delta de Homburg a été choisi par KDS pour la maniabilité de son bras, et aussi pour être la seule machine à avoir une télécommande. (©  Louis Duval/GFA)

Pour la personnalisation de cette machine, les associés ont choisi de nombreuses options, notamment un bras télescopique mobile. « Cela permet de n’avoir qu’une seule personne sur la machine, sans pour autant monter et descendre du tracteur sans cesse », continu Lucas, qui s’occupe de la déboucheuse. « Ça s’est fait naturellement, je ne suis pas assez patient pour utiliser la machine », plaisante Maxime.

Maxime a améliorer la machine, notamment avec système qui lave le tuyau lorsque celui-ci s'enroule, afin de ne pas endommager les patins. (©  Louis Duval/GFA)

Seulement 2 machines

En plus de la machine Homburg, une pelle ouvre le sol en suivant le collecteur sur lequel sont fixés les drains. C’est au niveau de ces raccords que Maxime dégage la terre pour que Lucas puisse utiliser sa machine. Ce dernier place la tête du tuyau dans le drain et actionne l’avancement de la Delta de Homburg à l’aide de sa télécommande, qui projette de l’eau à plus de 40 bars.

La tête de la déboucheuse projette de l'eau sous pression (40 bars) en avant pour casser les bouchons de terre et en arrière pour l'évacuer. (©  Louis Duval/GFA)

« Un caillou trop gros ou un drain écrasé pourrait abîmer la machine. Il faut être à son écoute et ne pas avoir peur de s’y reprendre en plusieurs fois », ajoute Lucas. Il déroule ainsi le tuyau de 400 mètres, jusqu’à ce que l’eau sortant du drain soit claire. Lucas peut alors enrouler la machine puis passer au drain suivant. La pelle rebouche ensuite les trous pour ne laisser aucune trace.

Un ravitaillement nécessaire

« Nous avons choisi cette pelle de 8 tonnes parce qu’elle est polyvalente et surtout compacte. Comme ça, on peut la placer avec l’enrouleur sur un plateau et partir à plus de 100 km », explique Maxime.

La Delta de Homburg utilisant de l’eau, il est nécessaire d’avoir un ravitaillement au cours de la journée. Pour cela, KDS demande à l’agriculteur d’apporter environ 20 à 25 m³ par jour. Lucas ajoute « pour avoir un bon débit de chantier, il nous faut un bon débit d’eau. C’est pourquoi notre tarif est basé à la journée et non à l’hectare. »

Les avantages du nettoyage de drains

Quand ces drains s’obstruent, il est possible de remettre un nouveau système de drainage. « Le problème de cette solution, c’est que la parcelle entière est retournée pour un prix de 3 000 € par hectare », explique Maxime. Lucas ajoute : « Le drainage est en plastique, donc en 20 ans il ne vieillit pas. En débouchant les drains, nous ne passons qu’au-dessus du collecteur. Ensuite, c’est la machine qui se faufile dans le drain, le tout pour un tarif quatre fois moins cher. »

Une fois le travail terminé, la terre pourra évacuer l’eau, l’agriculteur entrera plus facilement en terre sans abimer les cultures, pouvant récolter 80 q/ha de blé quand la parcelle plafonnait à 40 q/ha avec des drains non-opérationnels.

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